Qu’est-ce que le mouvement « Acheter canadien »?
« Acheter canadien » est un mouvement instigué par les consommateurs qui gagne en popularité consistant à privilégier les produits fabriqués au pays plutôt que les produits importés, en particulier ceux provenant des États-Unis. Apparu en réaction aux tensions politiques, aux conflits commerciaux et aux tarifs douaniers, ce mouvement reflète un désir généralisé chez les Canadiens d’appuyer leur économie locale, de protéger les emplois au pays et d’affirmer leur fierté nationale par leurs décisions d’achat. Il ne faut surtout pas sous-estimer ce mouvement.
Une nouvelle étude menée par NIQ indique que près de la moitié des consommateurs canadiens prennent position. Que ce soit en boycottant les produits fabriqués aux États-Unis ou en achetant des produits canadiens même s’ils sont plus chers ou plus difficiles à acheter, les consommateurs expriment leurs valeurs avec leur portefeuille. Ce sentiment a des effets sur toutes les catégories de produits, de la nourriture et des boissons aux produits ménagers, ce qui oblige les détaillants et les fabricants à revoir leur positionnement dans un environnement où le fait qu’un produit soit fabriqué au Canada est devenu un avantage concurrentiel.
Comment le mouvement « Acheter canadien » transforme le marché
Le mouvement « Acheter canadien » pourrait bien être plus qu’une simple intention. Ce changement de comportement commence à faire son apparition dans les préférences d’achats autodéclarées, notamment dans des catégories comme la bière, les sauces barbecue, les succédanés de sucre et les boissons à faible teneur en alcool, qui sont importantes pour les loyalistes canadiens. De leur côté, les marques des États-Unis font face à des risques importants, car 45 % des consommateurs sont soit des loyalistes canadiens, soit des consommateurs qui évitent les produits des États-Unis. C’est particulièrement le cas pour des catégories comme le vin, les produits de soins pour douleurs au dos et les tartinades de fromage transformé, notamment chez les consommateurs qui évitent les produits des États-Unis, qui sont plus susceptibles d’habiter au Québec et qui sont plus âgés. Ce groupe a des dépenses mensuelles moyennes plus élevées que celles des autres groupes, ce qui présente un risque important pour les produits des États-Unis.

L’un des aspects fascinants de ce mouvement est qu’il transcende les groupes démographiques classiques. Les loyalistes canadiens ont tendance à être d’âge moyen, à avoir un revenu plus faible et à habiter dans la région des Prairies. Les consommateurs qui évitent les produits des États-Unis ont tendance à être âgés de 55 ans et plus et sont plus susceptibles d’habiter au Québec.
Mais bien que cette attitude soit uniforme chez les habitants de différentes régions et les différents groupes de revenus, il demeure tout de même un écart entre ce que les consommateurs affirment qu’ils feront et ce qu’ils feront réellement. De nombreux consommateurs disent qu’ils boycotteront des produits, mais, au moment de prendre une décision, vont-ils réellement dépenser plus face aux pressions économiques actuelles?
*Définitions des acheteurs de produits canadiens :
- Consommateurs qui évitent les produits des États-Unis : je boycotterai les produits fabriqués aux États-Unis et refuserai de les acheter, indépendamment de leur disponibilité ou de leur prix.
- Loyalistes canadiens : je n’achèterai que des produits de substitution fabriqués au Canada et je m’en passerai si aucun produit canadien n’est disponible.
- Défenseurs pragmatiques du Canada : je privilégierai les produits fabriqués au Canada dans la mesure du possible, mais j’achèterai toujours des produits des États-Unis s’ils sont la meilleure option.
- Inchangés : je continuerai à acheter des produits fabriqués aux États-Unis comme d’habitude, sans rien changer.